La poésie est un genre littéraire soumis à des règles prosodiques variées et associé à la versification. Plusieurs poètes français se sont succédé au cours des siècles, Victor Hugo figure parmi les plus connus. Découvrez dans cet article sa biographie et ses styles littéraires.

Flickr

Que savoir à propos de Victor Hugo ?

Il est un écrivain français très connu né le 26 février 1802 à Besançon, mais aussi, un auteur célèbre pour en art poétique. Ce grand romancier s’exile à Jersey et Guernesey sous la reine de Napoléon III suite à un coup d’État raté en 1851. Il revient en France en 1871 et meurt à Paris le 22 mai 1885 à l’âge de 83 ans. Le poète est considéré comme un génie de l’écriture et un travailleur acharné. La célébrité précède l’écrivain jusqu’à sa mort. Sachant que plus de 3 millions de personnes étaient venues à ses funérailles.

Le style littéraire de l’écrivain

Le romantisme marque le style d’écriture de l’écrivain. Ses œuvres relatent généralement ses sentiments et sa vie amoureuse comme sa relation avec sa maîtresse et la perte de sa fille Léopoldine. Pour information, cette dernière est décédée suite à une noyade. Le style d’écriture de l’écrivain a influencé le symbolisme d’Arthur Rimbaud et le surréalisme de Jacques Prévert. Le poète est connu pour ses œuvres littéraires comme « les Feuilles d’automne » en 1831, « La légende des siècles » en 1859 ou encore « Notre-Dame de Paris ».

Les livres célèbres

L’écrivain était indéniablement l’un des meilleurs de son époque. Par ailleurs, il a tiré la littérature française vers le sommet grâce à des œuvres comme Notre-Dame de Paris en 1861 et Les misérables en 1862. Les deux romans ont été adaptés au théâtre et à la télévision plusieurs siècles après son décès. L’auteur dispose d’une capacité particulière à écrire en toute simplicité et puissance. Il décrit à travers son œuvre les bonheurs et les malheurs de la vie. Ainsi, les histoires racontées dans ses livres parviennent à émouvoir ses lecteurs facilement. D’autre part, le style puisé du romantisme est aussi visible dans plusieurs de ses œuvres aux théâtres. Exemple, Cromwell en 1827 ou la représentation d’Hernani en 1830.

Un poème célèbre de Victor Hugo

Ô mes lettres d’amour, de vertu, de jeunesse,
C’est donc vous ! Je m’enivre encore à votre ivresse ;
Je vous lis à genoux.
Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge !
Laissez-moi me cacher, moi, l’heureux et le sage,
Pour pleurer avec vous !

J’avais donc dix-huit ans ! j’étais donc plein de songes !
L’espérance en chantant me berçait de mensonges.
Un astre m’avait lui !
J’étais un dieu pour toi qu’en mon cœur seul je nomme !
J’étais donc cet enfant, hélas ! devant qui l’homme
Rougit presque aujourd’hui !

Ô temps de rêverie, et de force, et de grâce !
Attendre tous les soirs une robe qui passe !
Baiser un gant jeté !
Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire !
Etre pur, être fier, être sublime, et croire
À toute pureté !

À présent, j’ai senti, j’ai vu, je sais. – Qu’importe
Si moins d’illusions viennent ouvrir ma porte
Qui gémit en tournant !
Oh ! que cet âge ardent, qui me semblait si sombre,
À côté du bonheur qui m’abrite à son ombre,
Rayonne maintenant !

Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années,
Pour m’avoir fui si vite, et vous être éloignées,
Me croyant satisfait ?
Hélas ! pour revenir m’apparaître si belles,
Quand vous ne pouvez plus me prendre sur vos ailes,
Que vous ai-je donc fait ?

Oh ! quand ce doux passé, quand cet âge sans tache,
Avec sa robe blanche où notre amour s’attache,
Revient dans nos chemins,
On s’y suspend, et puis que de larmes amères
Sur les lambeaux flétris de vos jeunes chimères
Qui vous restent aux mains !

Oublions ! oublions ! Quand la jeunesse est morte,
Laissons-nous emporter par le vent qui l’emporte
À l’horizon obscur.
Rien ne reste de nous ; notre œuvre est un problème.
L’homme, fantôme errant, passe sans laisser même
Son ombre sur le mur !

Recueil : Les feuilles d’automne (1831)

voyelles rimbaud

Naissance d’un poète dans les Ardennes

Le 20 octobre 1854 naissait Arthur Rimbaud à Charleville-Mézière dans les Ardennes. En 1865, il compose ses premiers poèmes en latin et gagne ses premiers prix. Cependant, il n’a qu’un rêve: voyager!. Celui que l’on appellera plus tard “l’homme aux semelles de vent”, arpente la campagne, fugue, tente de fuire son quotidien par la lecture, l’écriture et les rencontres. C’est en 1870 qu’il se lie d’amitié avec l’un de ses professeurs: Georges Izambard. Celui-ci lui fait découvrir les poètes du Parnasse et les écrits d’Hugo. Rimbaud compose un poème lyrique “Voyelles” ainsi qu’un autre poème connu “Ma bohème”. Après sa troisième fugue, il se rend à Paris et fait la rencontre d’un poète hors du commun: Paul Verlaine.

Les errements d’un poète maudit

En 1872, Verlaine et Rimbaud écument les soirées et les bars parisiens: une vraie vie de bohème! Partageant leur amour pour la littérature, ils vivent une vie chaotique qui inspirera Une Saison En Enfer. Ils connaissent de nombreux déboires et de violentes disputes. L’une d’elle, en 1873, se terminera par deux coups de feu tirés par Verlaine à Bruxelles. Arthur Rimbaud, blessé, regagne Charleville tandis que Verlaine est condamné à deux ans de prison. Une vie possible après la poésie?

Une vie possible après la poésie ?

Entre 1872 et 1875, il compose son dernier recueil “Les Illuminations”. Après ses déboires avec Verlaine et ses égarements, il décide de rejoindre l’Afrique. Il part pour l’Egypte puis Aden en 1880. Il construit une autre vie: il quitte la poésie, se marie, apprend la charpente et se spécialise dans le commerce du café. En 1885, il est même impliqué dans un traffic d’armes pour un souverain d’une province du Harar. Cependant, en 1891, Arthur retrouve les siens à Marseille dans des circonstances tragiques. Atteint d’une tumeur au genou et après des mois de souffrance, il meurt le 10 novembre à l’âge de 37 ans. Verlaine fera publier ses œuvres et rendra hommage à ce poète à l’oeuvre intemporelle.

Ma Bohème (Arthur Rimbaud)

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)

C’est l’un des poètes français les plus connus comme Victor Hugo ou Arthur Rimbaud. Qui n’a pas durant ses années d’école récité une poésie de Jacques Prévert ? Et si l’on s’attardait un peu plus sur la vie de  ce génie des mots.

Jacques Prévert
Crédit photo flickr

Enfance et débuts dans le mouvement surréaliste

Jacques Prévert est né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine où il passe son enfance. Son père, André, est un homme polyvalent qui exerce divers métiers pour gagner sa vie, mais se passionne pour la critique dramatique et cinématographique et partage son goût pour le théâtre et le cinéma avec son fils. Il a également un grand frère, Jean, qui malheureusement meurt de la typhoïde en 1915.

Jacques est un enfant doué, initié à la lecture par sa mère (Suzanne), dès son plus jeune âge. Cependant, il s’ennuie à l’école et abandonne ses études après l’obtention de son certificat. Il vit alors de petits boulot.

De 1924 à 1928, il est hébergé par Marcel Duhamel qui dirige l’hôtel Grosvenor. C’est à cet endroit que sont logés tous les amis désargentés de Duhamel : Raymond Queneau, Yves Tanguy. Prévert y mettra au point le fameux “cadavre exquis” et ce sera le lieu de naissance du mouvement surréaliste.

Indépendance

Prévert fait preuve de beaucoup d’indépendance d’esprit, ce qui l’empêche de faire véritablement partie d’un groupe et commence alors une carrière d’auteur en solo. Il écrit des textes pour des groupes de musiciens, des troupes de théâtre. Puis il se tourne vers la poésie.

Certains de ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935, et immortalisés par de grands artistes.
Il publie le recueil “Paroles” en 1946 qui rencontre un vif succès. On y retrouve notamment des œuvres magistrales comme Barbara. Il travaille également comme scénariste pour des chefs d’oeuvre du cinéma français comme Quai des Brumes ou encore dans le film d’animation Le Roi et l’Oiseau.

Fin de vie

Il meurt le 11 avril 1977 des suites d’un cancer du poumon, à Omonville-la-Petite, dans la Manche. Il avait alors 77 ans. C’est aujourd’hui sa petite-fille, Eugénie Bachelot-Prévert, qui gère l’œuvre de son grand-père

Barbara de Jacques Prévert : un de ses poèmes les plus connus

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t’ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N’oublie pas

Un homme sous un porche s’abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t’es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m’en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j’aime

Même si je ne les ai vus qu’une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s’aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N’oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l’arsenal

Sur le bateau d’Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu’es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d’acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé

C’est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n’est même plus l’orage

De fer d’acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l’eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

Jacques Prévert, « Barbara », in Paroles, paru aux Éditions Gallimard, 1946
© Fatras / Succession Jacques Prévert, tous droits numériques réservés.