« Voyelles » est une poésie composée par le poète Arthur Rimbaud. Elle fait partie de ses poèmes les plus connus, mais conserve toujours un côté mystérieux. Ainsi, de nombreuses interprétations sont faites de ce bel extrait. Voici, une approche qui vous aidera à mieux appréhender l’esprit du poème !

Voyelles Arthur Rimbaud

Le sens des correspondances présentes dans ce poème

« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu… ». Tels sont les premiers mots de cette magnifique poésie. Vous remarquez donc que Rimbaud fait correspondre chaque voyelle à un mot ; mais pas n’importe quel mot, car il s’agit de couleurs, de formes, ou de sensations. En effet, chaque couleur est attachée à un sens moral. Le blanc représente l’innocence et la pureté, le noir est plutôt la mort, la décomposition. « Anges », « Suprême Clairon », le bleu fait référence au divin, le vert à la paix et au calme, etc. !

Il s’agirait du portrait d’une femme

Le poète décrirait une femme à travers « Voyelles ».

A : « corset velu ». La lettre A fait aussi penser au pubis d’une femme.

E : teint blanc immaculé.

I : couleur rouge des lèvres.

U : représente le front.

O : couleur des yeux bleus-violets.

 

Voyelles

Arthur Rimbaud

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides
Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
— O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Arthur Rimbaud, Poésies

Né le 18 juillet 1845 au manoir de Launay, Tristan Corbière de son vrai nom Edouard Joachim Corbière, fait partie des auteurs classés poètes maudits par Verlaine. Pourquoi lui a-t-il attribué une telle appellation ?

Tristan Corbière vers 1862

Une vie incomprise et d’errance

Auteur d’une seule œuvre, « Les amours jaunes », un recueil de poèmes et de textes en prose, Tristan Corbière disparut dans la misère et dans le plus strict anonymat. Il s’est révélé au monde de manière posthume. Par Verlaine qui lui consacra un chapitre dans son œuvre les poètes maudits. Incompris, à la vie dissolue, l’auteur mena une existence peu sociale et d’errance sans un but final.

Un échec complet dans sa carrière de poète

Son œuvre « Les amours jaunes », sortie en 1873 à l’époque. Ne rencontre aucun succès et fut rejeté par les lecteurs d’élite. Bien qu’il mît en valeur la Bretagne, son ouvrage ne tint compte d’aucune règle d’orthographe ou de syntaxe. Il ne fut révélé aux yeux de tous que par Verlaine qui consacra une étude aux poètes maudits. Ce terme s’emploie par Verlaine pour mettre l’accent sur la douleur de la non-reconnaissance et du rejet social qu’a dû endurer Tristan Corbière.

Entre une carrière vouée à l’échec et une vie misérable, Tristan finit par mourir sans que la presse n’en fasse une annonce particulière.