Le dormeur du val est une série de strophes constituant un sonnet écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Ce poème fait partie du second poème tiré de son œuvre le « Cahier de Douai ». On peut en tirer quelques idées claires à propos du texte en se penchant sur les vers.

le dormeur du val d'Arthur Rimbaud

 

Un reflet de sa jeunesse

Cette œuvre fait partie des poèmes les plus célèbres du poète. On a à faire à un  sonnet façonné d’alexandrins avec un mélange de rimes régulières et croisées. On retrouve cette façon d’écrire dans certaines œuvres de Charles Baudelaire.

Par ailleurs, l’engagement, la volonté de l’auteur de décrier les maux de son époque, alors qu’il n’a que 16 ans se dégage du poème. La guerre franco-prussienne de 1870 fait rage en Europe, si bien que Rimbaud en est profondément affecté surtout avec la bataille de Sedan.

L’histoire raconte que la France est sortie perdante à l’issue de cette bataille. Et le jeune Rimbaud en fut témoin, de son village de Charlevilles. De nombreux soldats Français sont exécutés par le camp adverse, parfois grièvement blessés  au milieu de la campagne. Par contre, nul ne sait s’il avait assisté à la tuerie, où s’il s’était réfugié avec ses parents.

La nature omniprésente

Le paysage, les chants d’oiseaux, le souffle du vent,  tous ces éléments  exprimés par la force des mots démontrent à suffisance la beauté de la poésie. Dans ce sonnet par exemple, l’auteur évoque la verdure, la montagne, la rivière qui ruisselle, les oiseaux qui chantent. Tout ceci surenchérit par les verbes d’action sublime le poème et accroche le lecteur.
En effet, Rimbaud vit au milieu d’un paysage naturel vivifiant, serein et équilibré. Il décrit la nature apaisante dans les vers 1 et 2.

Mais cette nature protectrice qui constitue un refuge pour lui est souillé par la guerre des hommes. Le sang qui coule lui est fortement désagréable. A travers ses mots, on peut ressentir sa peine profonde. Voilà pourquoi il ne manque pas dans ce sonnet  de relater le cas d’un soldat blessé, bercé par le vent, allongé sur « son lit vert ». Un calme trompeur qui peut vouloir évoquer la mort.

Le dormeur du val

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

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