Cette controverse soulève sa part de poésie et suppose qu’il existerait une relation de cause à effet directe entre bonheur et désir. Pour atteindre l’état de plénitude et d’équilibre qu’on pourrait appeler bonheur, il convient d’éliminer toutes formes de souffrance. En philosophie, la souffrance de l’homme est intimement liée à ses désirs et ne disparaît qu’une fois le désir comblé. L’Homme, tant qu’il aura des désirs ne sera jamais heureux. Pour autant, un homme qui n’aurait aucun désir serait-il susceptible d’atteindre le bonheur ?
Le désir vu comme nuisible au bonheur
Dans la philosophie et l’art poétique, le bonheur est l’état durable de plénitude, cependant atteint lorsque l’homme franchit le cap de tous ses objectifs et qu’il cesse de désirer. D’après Socrate, l’homme sage parvient à jouir de ce qu’il possède déjà, atteignant ainsi le bonheur. Il rejoint par là la pensée d’Épicure. La conception Épicurienne du désir nous donne la définition d’un bonheur basé sur la satisfaction d’un désir naturel, universel et objectif. Il faudrait satisfaire ses désirs et apprendre à ne rien désirer d’autre. Pourtant, d’après Arthur Schopenhauer : « la vie oscille, comme un pendule, de droite à gauche, de la souffrance à l’ennui. ». Autrement dit, la satisfaction du désir qui mettrait fin à la souffrance liée à ce désir serait toujours suivie de l’ennui dû à l’absence de désir. Il diagnostique le poème et l’art comme catharsis.
Le désir comme pièce maîtresse de notre bonheur
Baruch Spinoza conforte le raisonnement d’ Arthur Schopenhauer en liant intimement l’essence même de l’homme au désir. Ce dernier constituerait le moteur de notre développement. C’est la base de la pensée hédoniste fondée sur le principe suivant : le bonheur réside dans la cumulation de la satisfaction de nos désirs ou du concept de plaisir. Jean Jacques Rousseau apporte encore une autre vision en soutenant que le désir se suffit à lui-même et c’est le fait de désirer qui provoque la jouissance et non son assouvissement.
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