voyelles rimbaud

Naissance d’un poète dans les Ardennes

Le 20 octobre 1854 naissait Arthur Rimbaud à Charleville-Mézière dans les Ardennes. En 1865, il compose ses premiers poèmes en latin et gagne ses premiers prix. Cependant, il n’a qu’un rêve: voyager!. Celui que l’on appellera plus tard “l’homme aux semelles de vent”, arpente la campagne, fugue, tente de fuire son quotidien par la lecture, l’écriture et les rencontres. C’est en 1870 qu’il se lie d’amitié avec l’un de ses professeurs: Georges Izambard. Celui-ci lui fait découvrir les poètes du Parnasse et les écrits d’Hugo. Rimbaud compose un poème lyrique “Voyelles” ainsi qu’un autre poème connu “Ma bohème”. Après sa troisième fugue, il se rend à Paris et fait la rencontre d’un poète hors du commun: Paul Verlaine.

Les errements d’un poète maudit

En 1872, Verlaine et Rimbaud écument les soirées et les bars parisiens: une vraie vie de bohème! Partageant leur amour pour la littérature, ils vivent une vie chaotique qui inspirera Une Saison En Enfer. Ils connaissent de nombreux déboires et de violentes disputes. L’une d’elle, en 1873, se terminera par deux coups de feu tirés par Verlaine à Bruxelles. Arthur Rimbaud, blessé, regagne Charleville tandis que Verlaine est condamné à deux ans de prison. Une vie possible après la poésie?

Une vie possible après la poésie ?

Entre 1872 et 1875, il compose son dernier recueil “Les Illuminations”. Après ses déboires avec Verlaine et ses égarements, il décide de rejoindre l’Afrique. Il part pour l’Egypte puis Aden en 1880. Il construit une autre vie: il quitte la poésie, se marie, apprend la charpente et se spécialise dans le commerce du café. En 1885, il est même impliqué dans un traffic d’armes pour un souverain d’une province du Harar. Cependant, en 1891, Arthur retrouve les siens à Marseille dans des circonstances tragiques. Atteint d’une tumeur au genou et après des mois de souffrance, il meurt le 10 novembre à l’âge de 37 ans. Verlaine fera publier ses œuvres et rendra hommage à ce poète à l’oeuvre intemporelle.

Ma Bohème (Arthur Rimbaud)

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)