Grande figure de la poésie française du XXe siècle aux côtés de Paul Eluard, André Breton, ou encore Louis Aragon, René Char est considéré comme un des plus grands poètes français de son époque. Homme de lettres et défenseur de la liberté, il se distinguera notamment grâce à sa participation à la résistance lors de la Seconde Guerre mondiale.

René Char

crédit photo : vpagnouf

 Naissance de René Char

Né le 14 juin 1907 à L’Isle-sur-la-Sorgue dans le Vaucluse, René Char est le benjamin d’une famille de quatre enfants dont la mère était Marie-Thérèse Rouget. Son père, Émile Char, était un négociant français né en 1863 dans la même ville. Il a été maire à L’Isle-sur-la-Sorgue à partir de 1905 et administrateur délégué des plâtrières de Vaucluse en 1907. Émile Char décède le 15 janvier 1918 d’un cancer du poumon alors que René Char n’avait que 11 ans.

Après la mort de son père, il fait son entrée au lycée d’Avignon en 1918. Puis il suit des cours de commerce à Marseille à partir de 1925. Mais il abandonnera ses études tôt. En effet, sa carrure très imposante le prédispose au rugby qu’il pratiquera d’ailleurs.

Les débuts de la poésie de René Char

Passionné de littérature et de la poésie en particulier, René Char passait une bonne partie de son temps à la lecture. Entre autres, il a lu Racine, François Villon, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, etc., mais aussi les romantiques allemands.

René Char fit ses débuts en littérature à travers une critique sur l’un des romans d’André de Richaud. La critique est publiée dans la revue parisienne Le Rouge et le Noir. En 1928, il sort un poème, Les Cloches sur le cœur, grâce à l’aide de sa grand-mère, mais il détruira les exemplaires plus tard.

Après cette première expérience, René Char publie Arsenal, un poème qui sort en 1929. À partir de 1930, il se lance dans le mouvement surréaliste aux côtés de Louis Aragon, André Breton, René Crevel, Paul Eluard, Pablo Picasso, etc. Il quitte le mouvement en 1934 pour des raisons de conviction. « Le surréalisme est mort du sectarisme imbécile de ses adeptes », écrira-t-il dans une correspondance à Antonin Artaud.

La résistance de René Char

Lors de la Seconde Guerre mondiale, René Char est surnommé « Capitaine Alexandre » à cause de sa contribution à la résistance. Un poème, Les feuilles d’Hypnos, témoigne notamment de son attachement à la liberté et invite son lectorat à la lutte. Quoique qualifiée d’œuvre hermétique, la poésie de Char s’inspire fortement des réalités de guerre.

Les principales œuvres de René Char

Le poète René Char compte plusieurs dizaines d’œuvres à son actif : recueils de poèmes, anthologies, correspondances, etc. Cependant, c’est la poésie qui a vraiment relevé son nom dans le champ littéraire français. Parmi ses œuvres les plus connues, on compte Fureur et Mystère (1946), Feuilles d’Hypnos (1946), Arsenal (1929), La Parole en archipel (1962), Le Marteau sans maitre (1929).

La mort de René Char

Le poète René Char est mort le 19 février 1988 à Paris à l’âge de 80 ans. Au cours de sa brillante carrière de poète, il a été membre de l’Académie bavaroise des beaux-arts, et distingué avec le prix Les cent livres du siècle.

 

L’amour est un mystère, un don de soi suave pour l’être aimé. L’amour nous tombe dessus : d’abord comme une pluie fine, ensuite de façon brutale, comme un torrent. Une fois qu’on aime, la vie prend tout son sens. L’amour est l’essence même de la vie. quoi de plus beau qu’un beau poème d’amour pour combler les cœurs meurtris !

 

La saint Valentin ou la fête des amours

 

Qui y a-t-il de plus beau que l’amour ? Rien. L’amour attendrit l’âme agitée, rend plus fort  les cœurs fébriles. L’attrait de l’amour est tellement fort qu’il eut fallu un jour de l’année à lui consacrer. Ce jour est un  prétexte de plus pour dévoiler ses pensées désirantes, avouer ses sentiments ou de les réavouer.

Au plus profond de mon âme j’ai compris,
Qu’il n’y a rien de plus vrai et de plus pur,
Que toi,

Au plus profond de mon âme j’ai compris,
Que le sombre ciel s’éclaircit en ta présence,
Que le désir prend forme,
Et que les rêves s’accomplissent,

Au plus profond de mon âme j’ai compris,
Que je t’aimais d’un amour inconditionnel,
Que ton absence est un orage de tristesse

 En quoi est-ce une idée cadeau saint valentin parfait ?

 

Tu étais l’élue , en quoi, est-ce une idée cadeau saint valentin  ? A la veille de la fête de l’amour, où chaque amoureux retrouve sa moitié pour partager un moment d’amour fort et intense. Il est cruciale de caler l’ambiance sur une note de musique qui soit en rapport avec le moment.

Tu étais l’élue est une chanson d’amour idéal pour tous les moments de romance. Le rythme doux, les paroles suaves offrent au couple amoureux un voyage somptueux dans les profondeurs de l’amour. Aussi, pour les personnes timides ou qui n’aiment pas laisser tout transparaitre d’un coup. C’est une manière idéale de dire à la personne qui fait battre votre cœur l’importance qu’elle a pour vous. Ecoutez, laissez-vous bercer par la douceur des paroles. Ecoutez en fond sonore, laissez-vous envoûter, pendant que vous échangiez tendrement avec votre bien-aimé(e).

Ce poème, doux, léger, vrai et puissant, prouvera à votre moitié que l’amour que vous lui portez est inconditionnelle.  Quoi qu’il arrive, où que vous soyez,  rien ne peut effacer l’intensité de votre amour.  Il ou elle est   l’élu de votre cœur quoiqu’il arrive …

Télécharger la chanson

Chanter pour rendre hommage : n’est-ce-pas le rêve de tous les enfants ? Honorer celle qui m’a mis au monde, lui rendre par les mots tout ce qu’elle m’a offert, lui dire mon amour pour elle, pour sa fête ou simplement lors d’un moment partagé. Voilà ce qui anime ce poème, ode à l’amour maternel. Un poème pour maman à partager, à diffuser, à offrir à votre maman, en le Téléchargeant.

Le bonheur de l’enfance

Je pense à ma mère, toujours présente, depuis le premier âge, celui où je posais mes petits doigts pas encore très agiles contre son sein. Maman, fatiguée par cette vie intense d’amour et d’affection à donner, à offrir, à son enfant, à sa vie, près de ce petit être qui a grandi et puisé, au fond, toute son énergie. Elle m’a tout donné, toujours. Ma maman, c’est la prestance, la poésie, la chaleur et le symbole de la douceur. La bienveillance de ma mère : une poésie fête des mères, sur une musique relaxante musique zen qui évoque la douceur, le réconfort que j’ai toujours trouvé auprès d’elle. Une chanson douce, à offrir, à raconter, à chanter à celle qui nous a enfantés.

Des souvenirs de tendresse

Je me souviens de ma première leçon de cuisine auprès de ma maman : comment réaliser un gâteau avec un enfant de quatre ans ? Et de sa patience, lorsque je mettais la farine à côté du plat, ou lorsqu’en remuant vivement, je faisais tomber la moitié de la pâte.
Je me souviens de mon premier chagrin d’amour. Rien, je ne lui avais rien dit et pourtant, son cœur a ressenti ma détresse. C’est contre sa poitrine aimante que mes larmes ont coulé. Pas de jugement, juste cette oreille bienveillante qui m’a toujours tant écouté. Une maman, c’est un cœur ouvert à jamais.
Je me souviens aussi de lui avoir répondu, une fois, une seule. Ce jour-là, sur son visage, un voile gris est passé. Réminiscence d’un moment que je souhaiterais oublier, mais qui reste ancré. Sa tristesse m’a dévasté. Son amour contre ma fureur s’était heurté.

Ce poème, c’est une ode pour elle et pour toutes les mères : pour toutes celles qui, au quotidien œuvrent pour le bonheur de leurs petits, de leurs enfants. Un amour inconditionnel, que cette chanson relate. Un amour partagé, à jamais.

 Merci de partager, télécharger et de laisser un commentaire pour me faire part de votre appréciation !

Alfred de Musset voit le jour à Paris en 1810. Enfant prodige issu d’une famille aristocrate, il se lance rapidement dans une carrière littéraire. Il intègre le Cénacle romantique et se lie d’amitié avec Sainte-Beuve, Mérimée et Vigny. Il garde ses distances avec Victor Hugo qu’il considère comme son opposé.

biographie Alfred de Musset

C’est seulement quelques années avant sa mort qu’il est reconnu comme un grand poète. Artiste maudit, rongé par l’alcool et « son mal du siècle », il mourut prématurément à 46 ans.

Son parcours et son langage religieux

Il a 20 ans à peine lorsqu’il publie son premier recueil poétique intitulé Contes d’Espagne et d’Italie. Attiré également par le théâtre, il met en scène sa première pièce La nuit Vénitienne. Mais il en subit un échec terrible.

Profondément blessé par cette tentative manquée de séduction du public, il adopte à la suite une vie libertine et désinvolte. Il est l’un des premiers Dandy.

Son œuvre emprunte un langage religieux et une recherche perpétuelle du sacré. Il instaure sa propre religion personnelle de l’amour. C’est la poésie de l’incarnation dont le nouveau messie est le poète.

Sa réversibilité sexuelle et son art de la séduction

Son rapport au Christ est également accolé à l’image du Don Juan. Celui qui va chercher de femme en femme, de possession en possession, l’impossible absolu. Jusqu’à la violence sadique des dieux.

Il assigne à l’écriture une fonction satirique et de fantaisie. Il y ajoute une poésie de circonstance et du corps. Son objectif est d’échapper au machisme dominant de son époque en attirant un public particulièrement féminin.

C’est ainsi qu’il rencontre George Sand et qu’il épouse son féminisme. Sa littérature devient plus militante et subversive. Il en signe son premier chef-d’œuvre en 1834 avec Lorenzaccio. Il connaîtra la même année un vif succès avec la pièce de théâtre On ne badine pas avec l’amour.

À partir de 1835, il se distinguera par son recueil de poésies Les nuits et son roman autobiographique La Confession d’un enfant du siècle.

Une de ses citations les plus célèbres est : ” La vie est un sommeil, l’amour en est le rêve. Et vous aurez vécu si vous avez aimé…”

poésie d'amour
… En ses mots sans accords
    Tant de verbes vrais
    Son corps muet s’exprime mieux que la parole
    Le plus beau, c’est la musique qu’elle libère
    Une évidence imparfaite, mais saine
  Au milieu du jour, nos cœurs arrivent à se lier

Victor Hugo est l’un des plus grands écrivains français de tous les temps. À travers ses livres, ses poèmes, ses citations et ses opinions politiques, il a contribué à façonner la France au 19e siècle. Son travail a inspiré plusieurs générations d’artistes qui célèbrent sa vie à chaque occasion. Melancholia Victor Hugo un chef-d’œuvre à découvrir.

Melancholia victor hugo

Qui est Victor Hugo ?

 

Hugo était un poète français, romancier et dramaturge du mouvement romantique. Il est considéré comme l’un des plus grands et des plus connus écrivains français de tous les temps.

Bien qu’il soit réputé pour plusieurs œuvres majeures, sa renommée repose principalement sur Les Misérables et Le Bossu de Notre-Dame. Ces œuvres phares représentent la poésie française à l’étranger. En France, Hugo est surtout connu pour ses recueils de poésie comme Les Contemplations et La Légende des Âges.

Né le 26 février 1802 à Besançon, dans le Doubs, en France. Descendant de Sophie Trébuchet et Joseph Hugo, il grandit dans une période de grande agitation politique en France. En raison du travail militaire de son père qui exigeait un déplacement constant, la mère de Hugo vécut seule avec ses enfants à Paris pendant un certain temps.

 

Les vers mélancoliques

 

D’après le titre, l’auteur raconte dans « melancholia » une histoire attristante concernant sa contemplation du monde. Dans ses vers, il met en image un monde en noir et blanc telle la fumée des usines. En effet, les idéologies d’une époque se reflètent dans les œuvres d’art telles que la poésie et les peintures. Le poète méprisa cette période de l’industrialisation, car des enfants y sont exploités comme main d’œuvres.

Il faut noter que pendant cette période, l’âge légal pour travailler était de 10 ans. Les ouvriers travaillaient à la chaîne et leurs salaires subvenaient vaguement à leurs besoins. En enfilant leurs combinaisons, on traite de la même manière les enfants, les adultes et les personnes âgées telles des machines dans des tâches ardues.

L’auteur accuse donc dans « melancholia », par diverses métaphores, l’influence malsaine du travail industriel et de l’industrialisation sur la vie humaine notamment l’enfance. L’auteur s’inquiète de l’influence du progrès sur l’humanisme et commence à s’interroger à propos du travail.

Le poète évoque alors un paradoxe à propos du travail. Il explique que c’est le travail qui donne un sens à la vie de l’homme, mais mal maîtrisé, nous tendons à sacrifier notre humanité sur le plateau de l’argent et de l’efficacité.

Melancholia Victor Hugo

 

 

Melancholia (extrait)

Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d’une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d’airain, tout est de fer.
Jamais on ne s’arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l’enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu’a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait – c’est là son fruit le plus certain ! –
D’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l’âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d’un enfant ainsi que d’un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l’homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l’on s’abâtardit,
Maudit comme l’opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu’il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux !    Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III

 

Vous êtes amateur de poésie française ? Vous souhaitez progresser de jour en jour ? Voici une facette de cette poésie que vous ignorez peut-être et que vous pouvez utiliser pour montrer votre talent. Il s’agit de l’acrostiche.

acrostiche

flickr : Acrostiche romainh et soleil

Définition

 

Ce terme est dérivé du mot composé grec akrostikhos. Akros qui veut dire élevé, haut, tandis que stikhos signifie vers. En d’autres termes, il s’agit d’un poème qui dissimule un mot. Plus précisément, les premières lettres de chaque vers forment un mot que vous pouvez lire verticalement de haut en bas. Ce mot secret peut être un nom, une sentence ou une devise. Et il faut qu’il soit en rapport avec le sujet du poème, l’auteur, le dédicataire, etc. Il est aussi possible que le poème cache un message. Dans ce cas, vous le décodez en lisant simplement chaque premier mot de chaque vers.

acrostiche yannick monrosé

 

Histoire

 

En fait, d’après Cicéron, ce jeu littéraire utilisé dans une poésie courte a été inventé par Ennius. Au fil des siècles, différents poètes et écrivains se sont servis de cette technique pour la création de leurs œuvres. Parmi les plus célèbres, on peut citer Jean-Sébastien Bach dans son « Offrande musicale » qu’il dédie au roi de Prusse Frédéric II, un grand mélomane. On peut également citer l’écrivain et grand poète Français Apollinaire qui utilisa cette technique dans « Poèmes à Lou » pour illustrer le nom de bien-aimée Louise. On a aussi découvert que Pierre Corneille s’en était servi dans sa pièce « Horace », bien que les spécialistes ne soient pas en mesure de déterminer s’il l’avait fait volontairement ou non.

 

Comment l’écrire ?

 

La première chose à faire si vous souhaitez faire un akrostikhos, c’est de prendre le temps de bien étudier votre thème. En effet, vous devez rester dans le thème de votre création . Ensuite, commencez à rédiger votre poème en prenant soin de bien choisir le premier mot de chaque strophe de façon à former le fameux mot que vous auriez choisi.

 

Nuitamment, tel un noctambule

Un homme aux abois réclame sa pitance

Incompris au travers des maisons verrouillées

Tout le mal enduré, lui en est reproché

 

 

    Acrostiches célèbres

 

CORRESPONDANCE DE MUSSET A SAND

Alfred de Musset envoya un poème à Georges Sand qui lui a accorda sa réponse en versifiant à son tour.

A l’invitation de Musset :

QUAND je mets à vos pieds un éternel hommage
VOULEZ-vous qu’un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d’un cœur
QUE pour vous adorer forma le Créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n’ose dire.
AVEC soin, de mes vers lisez les premiers mots
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.

Georges Sand répondit :

CETTE insigne faveur que votre cœur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme.
Ou

CETTE insigne faveur que votre cœur réclame
NUIT peut être à l’honneur mais répond à ma flamme.

Le massage caché entre les deux amants est particulièrement clair et parlant, et à mon humble opinion, coquin en diable et d’un romantisme fou…

 

 

Mais vouloir au public immoler ce qu’on aime,

S‘attacher au combat contre un autre soi-même,

Attaquer un parti qui prend pour défenseur

Le frère d’une femme et l’amant d’une sœur,

Et rompant tous ces nœuds s’armer pour la patrie

Contre un sang qu’on voudrait racheter de sa vie,

Une telle vertu n’appartenait qu’à nous,

L‘éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux,

Et peu d’hommes au cœur l’ont assez imprimée,

Pour oser aspirer à tant de renommée.

Corneille, Horace, II, 3, Horace

 

L’horizon perd à petit feu sa clarté

Une dizaine d’heures, complice de l’opacité

Noie les derniers rayons de soleil dans une eau noire

Emus de cet adieu éphémère, les noctambules s’éveillent

Yannick Monrosé @2021

 

La littérature française revient à l’honneur avec un auteur qui se veut unique. On lui reconnait une multitude d’œuvres littéraires. De celles-ci, un recueil fera l’objet de notre analyse : poèmes saturniens

Paul Verlaine

Présentation de l’œuvre

Publié chez Alphonse Lemerre en 1866, poèmes saturniens est le premier recueil littéraire de Paul Verlaine, un grand poète français. Il est question ici d’un ensemble d’écrits inspirés de poètes célèbres comme Victor Hugo et Charles Baudelaire. Alors qu’il était encore élève, Paul s’éprit d’amour pour les œuvres de ces auteurs et empruntera chez chacun d’eux, un style bien unique.
À titre illustratif, les écrits de Paul laissent entrevoir le style essentiellement satyrique et le goût pour la provocation propre à Baudelaire. Aussi surprenant que puisse être le choix du titre, l’auteur plonge son œuvre sous la sombre égide de saturne. Il y joue sur les mètres pairs, ceux impairs et surtout sur des rythmes rompus, faisant de son œuvre un univers dense d’émotions diverses.

Structure de l’œuvre

Cette œuvre célèbre de Paul Verlaine  (éditée à compte d’auteur) est composée d’un prologue et d’une pièce liminaire auxquels s’ajoutent 25 différents poèmes divisés en 4 chapitres. On y retrouve également une douzaine de poèmes libres, positionnés à la fin de l’œuvre. Il faut dire que l’auteur s’est beaucoup plus inspiré de Baudelaire que des autres auteurs célèbres. On s’en rend compte rien qu’en lisant le prologue.
Quant-aux 4 chapitres, ils portent tous des titres qui annoncent un contenu bien sombre et qui sort de l’ordinaire. Ces titres sont : Melancolia, Eaux-fortes, Paysages tristes et Caprices. Tous ces 4 titres font allusion à de célèbres peintures, preuve du souhait de l’auteur d’offrir un mélange d’arts à ses lecteurs à travers la poésie.

Des thématiques empreintes de tristesse

Tous les poèmes du recueil portent sur des thématiques assez particulières et qui conditionnent les relations humaines. Il s’agit entre autres de la mélancolie, du temps, de l’amour, de la bourgeoisie et surtout de la musique. Par ailleurs, dans tous les poèmes de recueil, on sent la présence d’une forte mélancolie. Cela pourrait s’expliquer par la personnalité assez solitaire reconnue autrefois à l’auteur. Il ne manque pas d’ailleurs de faire part de ses états d’âmes sombres et de ses nostalgies dans les textes.

Le dormeur du val est une série de strophes constituant un sonnet écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Ce poème fait partie du second poème tiré de son œuvre le « Cahier de Douai ». On peut en tirer quelques idées claires à propos du texte en se penchant sur les vers.

le dormeur du val d'Arthur Rimbaud

 

Un reflet de sa jeunesse

Cette œuvre fait partie des poèmes les plus célèbres du poète. On a à faire à un  sonnet façonné d’alexandrins avec un mélange de rimes régulières et croisées. On retrouve cette façon d’écrire dans certaines œuvres de Charles Baudelaire.

Par ailleurs, l’engagement, la volonté de l’auteur de décrier les maux de son époque, alors qu’il n’a que 16 ans se dégage du poème. La guerre franco-prussienne de 1870 fait rage en Europe, si bien que Rimbaud en est profondément affecté surtout avec la bataille de Sedan.

L’histoire raconte que la France est sortie perdante à l’issue de cette bataille. Et le jeune Rimbaud en fut témoin, de son village de Charlevilles. De nombreux soldats Français sont exécutés par le camp adverse, parfois grièvement blessés  au milieu de la campagne. Par contre, nul ne sait s’il avait assisté à la tuerie, où s’il s’était réfugié avec ses parents.

La nature omniprésente

Le paysage, les chants d’oiseaux, le souffle du vent,  tous ces éléments  exprimés par la force des mots démontrent à suffisance la beauté de la poésie. Dans ce sonnet par exemple, l’auteur évoque la verdure, la montagne, la rivière qui ruisselle, les oiseaux qui chantent. Tout ceci surenchérit par les verbes d’action sublime le poème et accroche le lecteur.
En effet, Rimbaud vit au milieu d’un paysage naturel vivifiant, serein et équilibré. Il décrit la nature apaisante dans les vers 1 et 2.

Mais cette nature protectrice qui constitue un refuge pour lui est souillé par la guerre des hommes. Le sang qui coule lui est fortement désagréable. A travers ses mots, on peut ressentir sa peine profonde. Voilà pourquoi il ne manque pas dans ce sonnet  de relater le cas d’un soldat blessé, bercé par le vent, allongé sur « son lit vert ». Un calme trompeur qui peut vouloir évoquer la mort.

Le dormeur du val

C’est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

La rime embrassée est une forme particulière d’agencement de vers très appréciée des poètes. Elle sublime le poème quand on sait bien la manier. Avant de se lancer dans l’écriture d’un poème,  le poète en herbe peut s’amuser au préalable à jeter un coup d’œil sur les différentes techniques utilisées pour bien créer ses rimes. Les rimes font partie de ces techniques que les néophytes sont invités à connaître.
rime embrassée

Pablo Picasso

Les différents types de rimes

L’auteur d’un poème peut choisir entre différents types de rimes. Concernant particulièrement la disposition de celles-ci, vous pouvez opter pour les rimes plates ou suivies, du genre AABBCC, etc. Il est également possible d’opter pour les rimes tripartites du genre AABCCB, ou les rimes alternées ou croisées du genre ABAB. En outre, il existe encore des rimes brisées ou les vers riment ensemble aussi bien par la césure que par la fin de vers. Enfin, vous pouvez jeter votre dévolu sur les rimes embrassées qui adoptent le genre ABBA.

Gros plan sur les rimes embrassées

On peut donc définir la rime embrassée comme une rime encadrée par d’autres rimes, et adoptant la forme ABBA. Pour donner plus de clarté à cette définition, il convient de prendre un exemple. Ainsi, dans « Sonnet à Hélène » de Pierre de Ronsard, on peut très bien découvrir l’organisation de ce genre de rime :

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle (A)

Assise, auprès du feu, dévidant et filant (B)

Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : (B)

« Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle ! » (A)

C’est donc cette alternance des rimes qui explique l’appellation de rimes embrassées. Il est utile de rappeler que ces dernières sont présentes dans les poèmes célèbres comme « Heureux qui comme Ulysse » de Joachim du Bellay, ou encore « L’horloge », « Correspondances », et « Harmonie du soir » de Charles Baudelaire. Vous pouvez également apprécier l’harmonie de ces rimes dans « La Tzigane » de Guillaume Apollinaire ou encore « Le temps a laissé son manteau » de Charles d’Orléans. Les chefs-d’œuvre littéraires permettent également de découvrir les différentes rimes existantes et aident aussi à se familiariser avec leur utilisation.